Actualités de l'institut d'anthropologie clinique

Jonas Roisin - 24 janvier 2024

Durapaliassé S2#3

Faire dialoguer le rappeur Disiz avec les cliniciennes du centre liégeois d’intervention familiale dans le but de marquer les esprits. Esprit d’enfant marqué par le conflit parental sévère : une bombe nucléaire irradiante selon Disiz. Irradiation qui perdure si longtemps… Et pendant ce temps, à Liège, des cliniciennes écrivent ceci à propos de leur travail en zone tellement sensible :

Bien souvent, ce couple échoué est semblable à un cadavre abandonné dont personne ne s’est occupé. Il est entré en putréfaction et ses effluves nauséabondes empêchent de respirer librement. Il revient hanter les nuits de ceux qui l’ont laissé dans cet état. Notre travail s’apparente alors à un double rituel qui consistera d’abord, à la manière d’un médecin légiste, à identifier les causes du décès : s’agit-il d’une mort naturelle ou d’une mort violente ? Il y aura ensuite à lui donner une sépulture digne et à lui permettre de reposer en paix. Si l’on peut utiliser le terme de « faire le deuil » d’une relation, c’est peut-être seulement dans ces conditions que cela va être envisageable, que ce soit pour les parents ou pour les enfants.

S’ATTAQUER AU CONFLIT PARENTAL APRÈS LA SÉPARATION : DEUX PROPOSITIONS POUR SORTIR DE L’IMPASSE

Catherine Denis, Lidvine Regout dans « Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de
réseaux »

LE RAP :
Disiz
Hiroshima
Daron, famille, j’sais pas c’est quoi
Poto, ça va, couci-couça
J’suis détaché, je m’attache pas
Les liens, tout ça, j’sais pas c’est quoi
Hiro-Hiro-Hiroshima
Hiro-Hiro-Hiroshima
Hiro-Hiro-Hiroshima
Hiro-Hiro’
Boom, boom, boom, boom comme une bombe nucléaire
Entre mon père et ma mère, j’suis né en temps d’guerre
J’voulais pas m’entendre dire: « Putain, la rue m’a eu »
Pourtant, j’trouve pas ma place dans ces putains d’bahuts
Irra-irra-irradié
La nuit, j’me cache, j’suis fou à lier
La vie: je nage, je n’ai pas pieds
Irradié par mon passé
Daron, famille, j’sais pas c’est quoi
Poto, ça va, couci-couça
J’suis détaché, ne t’attache pas
Les liens, tout ça, j’sais pas c’est quoi
Hiro-Hiro-Hiroshima
Hiro-Hiro-Hiroshima
Hiro-Hiro-Hiroshima
Hiro-Hiro’
J’ai l’amour nucléaire, bébé, j’suis pollué
Tu peux pas attraper l’éclair, bébé, tu vas t’brûler
Daron, famille, tout ça, j’sais pas comment on fait
Si jamais tu sais, toi, si tu pouvais m’montrer, mais
Mais tu sais quoi? Tu sais, je vais m’tromper
Y’a comme un fauve en moi que je n’sais pas dompter
Donc compte pas sur moi, bébé, j’sais pas compter
J’ai trop d’blessures cachées, un jour, j’vais succomber
Irra-irra-irradié
J’m’ennuie, je planche, j’suis fou à lier
La vie: je nage, je n’ai pas pieds
Irradié par mon passé
Hiro-Hiro-Hiroshima
Hiro-Hiro-Hiroshima
Hiro-Hiro-Hiroshima
Hiro-Hiro’
Mmmh, yeah, yeah
Mmmh, yeah, yeah
J’suis démembré, amputé au milieu d’un cratère
Éloigné, solo, j’lance des: « Allô » à la Terre
« Allô », « allô »: plus d’réseau, j’suis au milieu d’un cratère
Destin calciné, y’a que des bonhommes en pierre
Pollué, pollué, destin nucléaire
Pollué, pollué, dans le ventre d’une mère
Passé frelaté, irradié, plus d’marche arrière
Démembré, amputé au milieu d’un cratère
Mmmh, yeah, yeah
Mmmh, yeah, yeah (Hiroshima)